top of page

Le monument de Laurent Mourguet (1908)

François Grognard est né à Lyon le 11 octobre 1748, fils de maitre fabriquant, il est l’un des plus riches fabricants d’étoffes d’argent, d’or et de soie.

 

Après une vie riche et bien rempli, il meurt le 6 novembre 1823 à Fontenay-Sous-Bois. Par la suite, François Grognard  lègue par testament à la ville de Lyon, le 11 octobre 1818, une rente annuelle de 4500 Francs pour: pourvoir l’éducation d’un ou plusieurs enfants de négociant ayant eu des revers de fortune, instituer deux prix à l’Ecole de Dessin et pour servir à faire peindre, graver ou sculpter les portraits d’artistes Lyonnais qui ont illustré leur patrie.

 

La donation ne sera acceptée que 7 ans  plus tard, le 20 février 1824.

 

Des décennies après, Pierre Neichthauser organise une soirée de gala le 24 octobre 1908 pour célébrer le centenaire de Guignol. Suite à cela, des conférences et d’autres manifestations s’y ajouterons.  Petit à petit, l’idée de la création d’une statue en hommage à Guignol germe.

Le 19 février 1909, le maire de Lyon Justin Godard soumet à ces adjoints et conseillers la création d’une statue d’un illustre Lyonnais avec les restes des 2500 Francs de la fondation Grognard.

 

Le 28 juin de la même année, le conseiller municipal de Vaise Joseph Ernest Vial soumet enfin l’idée de la création d’une statue en l’hommage à Guignol et Laurent Mourguet son créateur. Le conseil accepte à la majorité absolue.

 

Le buste est sculpté puis terminé en 1910 par François Girardet. Hélas la plupart des bustes sont entreposés dans les dépôts du musée Saint-Pierre. En effet, les financements ne sont pas suffisants pour pouvoir leur créer un piédestal.

 

Aujourd’hui, la plus part des bustes se trouvent dans les mairies des arrondissements ou dans les réserves de certains musées de Lyon.

Pour que le buste de Mourguet père ne subit pas le même sort, un comité se créer pour financer son piédestal afin qu’il puisse être entreposé dans la cité Lyonnaise. Le comité est composé de personnalités Lyonnaises tel qu’Edouard Aynard, député du Rhône ou Justin Godard, député du Rhône et président du comité.

En 1912, la période électorale pour la place de Maire de Lyon va permettre d’accélérer le projet. En effet, rendre hommage à Guignol, personnage populaire et tant aimé, est un bon moyen pour se rapprocher de ces électeurs. Il est également important de souligner qu’au début du XXème siècle, la soierie Lyonnaise subit un profond déclin. La faute à la concurrence étrangère et le manque de mains d’œuvres qualifiés. Montée une statue en l’hommage à Guignol, le parfait Canut*1, rassure la profession et rend hommage à une époque bientôt révolu.

 

L’architecte Charles Meysson dessine les plans du futur piédestal. La réalisation quant à elle est confiée à Pierre Aubert. Après de multiples démarches et l’hypothèse d’un emplacement sur la place de la Trinité, le projet est finalement retenu dans le quartier de Saint-Georges.

Dans le même temps, un appel au don au nom de Guignol et Gnafron est lancé d’une manière originale dans les journaux de la région. Cette démarche est un sucée et les réponses nombreuses.

Les travaux se déroulent bien,  appart quelques difficultés au court du terrassement ou l’on a découvert les restes d’un souterrain.  Mais heureusement pour le comité, il ne s’agissait pas d’une antiquité romaine, sinon il aurait fallu faire appel à des archéologues et donc retarder le chantier.

 

Le dimanche 21 avril 1912 à 10h00, le monument de Laurent Mourguet est enfin inauguré devant une foule ravi et nombreuse. Après l’inauguration, le comité se retrouve au 1er étage d’un vieux café-restaurant appelé « le café Camés » au 2 du quai Saint-Antoine.

 

Quelques jours après, avec les restes des finances du monument Mourguet, le comité créer l’association des Amis de Guignol, dont je consacrerai un article.

 

Le samedi 21 avril 2012, l’association des Amis de Lyon et de Guignol accompagnée de personnalités politiques comme Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, ont célébré le centenaire du monument. Ce dernier est toujours visible aujourd’hui après une légère modification d’urbanise au cours de ces cents ans.

 

1*Canut : tisseur Lyonnais.

La Société des Amis de Lyon et de Guignol (1913)

autocollants-38-avec-logo-officiel-regio

Après l’inauguration du Monument de Laurent Mourguet, père de Guignol, le comité à l’origine de ce projet se retrouve au 1er étage d’un vieux café-restaurant appelé « le café Camés »

au 2 du quai Saint-Antoine le dimanche 21 avril 1912. Quelques jours après, avec les restes des finances du monument Mourguet, le comité créer « l’Association des Amis de Guignol » dont le président est Justin Godart.

Le 9 janvier 1913, le comité informe le public, par la presse, la création de l’association avec un petit article et un dessin de Jean Coulon annonçant la cotisation à 5 Francs. Par la suite, le bureau met en place un concours de pièces du théâtre de Guignol qui durera 30 ans. Le siège du comité se trouve au café Kleber, proche de la place de la comédie. C’est dans cet endroit que les réunions ont lieu.

 

Le 24 février 1914, le premier mâchon*1 réunit 60 gones*2 et fenottes*3 à l’intérieur du café Kléber. Au cours de cette même année, se déroule à Gerland la Grande Exposition International Urbaine.

Le 12 juillet, les Amis de Guignol disposent d’un pavillon présentant leur association mais également Guignol et son histoire. Un timbre illustré par Jean Coulon marque cet évènement.

Souvenir-de-lexposition-de-Lyon-en-1914-

Carte et timbre dessinés par Jean Coulon à l'occasion de l'Exposition International de Lyon en 1914...

Malheureusement, le 2 août 1914, la première guerre mondiale éclate. Durant 4 ans les Amis de Guignol sont séparés. Malgré tout, ils ne restent pas inactifs et envoient, pour entretenir le moral des troupes au combat, des castelets*4 accompagnés de marionnettes et des textes du répertoire de Guignol.

 

Après la guerre, les activités au sein de la  société reprennent petit à petit en commençant par un mâchon*1 au cours de l’année 1919. Le siège quant à lui se trouve désormais au théâtre du quai Saint-Antoine.

 

Le 13 février 1920, la première conférence est mise en place au théâtre du quai Saint-Antoine, s’en suivront bien des nombreuses      avec des sujets tout aussi différents.

 

Un an plus tard, en 1921, est publié le premier Almanach des Amis de Guignol le 8 décembre. 19 Almanachs seront publiés par la suite au rythme d’un par an.

 

En 1926, le premier bulletin de liaison de la société est publié sous l’impulsion d’Emile Leroudier. Le siège de l’association change de nouveau d’endroit, pour cette fois-ci à l’intérieur de la mairie du 1er arrondissement de Lyon.

 

En 1928 l’association atteint son 2000ème membre, à l’occasion, un mâchon*1 est organisé au palais de la Foire réunissant 600 personnes avec de nombreuses personnalités politiques et même la radio locale. La Société des Amis de Guignol connait son apogée jusqu’à que la seconde guerre n’éclate.

 

En 1941, Justin Godard laisse sa place de président à Edmond Locard. Comme lors de la première guerre, la Société continue d’envoyer des marionnettes aux soldats mais aussi aux prisonniers. Pendant cette période difficile, quelques conférences sont malgré tout maintenues.

 

Après la guerre en 1946, la Société reprend petit à petit ces activités en commençant par un tirage des rois.

 

Le 21 mars 1947, sous l’idée de Jérôme Glatard, la « Société des Amis de Guignol » devient la « Société des Amis de Lyon et de Guignol ». Trois mois plus tard, le 20 juin, la première sortie d’été à lieu à Saint-Clair à Caluire.

 

En 1957, la création d’un diplôme de bon gone voit enfin le jour,  se vieux projet date en effet de 30 ans.

 

L’année 1961 est catastrophique pour l’association, en effet, l’ère de l’automobile, du cinéma et de la télévision portent un coup sévère aux associations dîtes folkloriques et même aux théâtres. Ainsi, le nombre d’adhérent  diminue, le bulletin de liaison disparait et le nombre de conférence diminue.

 

Le 22 mai 1964, André Thomasset devient président d’une cinquantaine d’adhérents. Le bulletin de liaison est relancé avec simplement quelques pages.

 

Les années suivantes, les Amis de Lyon et de Guignol acquièrent  un local rue Juiverie et un théâtre place de la Trinité appelé « la maison de Guignol » en 1966. La troupe de la Société y joue deux à trois fois par semaine pour les visites touristiques. Après de multiples conflits entre les marionnettistes de la société, le théâtre ferme ces portes le 31 décembre 1970. Après multiples critiques, André Thomasset quitte ces fonctions quelque temps après.

 

Louis Ludin prend sa succession en mars 1971. Dès lors, l’association reprend de l’éclat, le bulletin redevient trimestriel et plus étoffé, deux Almanachs reverront le jour, les conférences, les mâchons*1 et les sorties d’été reprennent progressivement. Louis Ludin soutient également la création du personnage Lyonnais «  le Père Craquelin » interprété par Gérard Truchet.

 

D’ailleurs le 10 octobre 1986, Louis Ludin cède sa place à ce dernier.

 

En 1994, les Amis de Lyon et de Guignol sont à l’origine de la création d’un timbre postale à l’effigie de Guignol et de Laurent Mourguet.

 

Actuellement, la société comporte plus de 650 adhérents et se porte bien. Les conférences sont mensuelles tout comme les cours de parler Lyonnais, crées par Gérard Truchet en 2003. Chaque années ont lieu également : une sortie d’été, un mâchon*1 de fin d’année et un spectacle de Guignol intitulé « Tantôt pour Guignol ». Tous les trimestres, un bulletin de liaison est envoyé à chaque sociétaire.

 

Après la célébration du centenaire du monument de Laurent Mourguet en 2012, les Amis de Lyon et de Guignol fêtent dignement le centenaire de leur association au cours de l'année 2013.

 

*1 mâchon: repas Lyonnais.

*2  gones: Lyonnais.

*3 fenottes: femmes

*4 castelet : théâtre de marionnette à gaine.

bottom of page