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La marionnette Lyonnaise à gaine

La marionnette à gaine détient un registre assez restreint pour pouvoir exercer pleinement la même attitude physique que l’être humain. Elle ne possède dans un premier temps pas de jambes, ce qui limite certaines actions théâtrales comme danser.

Les mouvements sont donc limités sur les bras, le corps et la tête. En revanche elle dispose d’une grande souplesse et une rapidité d’action.

 

Comme on pourrait le croire la poupée ne s’agite pas sans réflexion mais plutôt de façon rythmique et rigoureuse. C’est le travail du marionnettiste à gaine qui possède pleinement sa voix au contraire du marionnettiste à fil qui se concentre plus sur la manipulation plus complexe.

La voix est très importante pour la marionnette à gaine car c’est elle donne l’ême*1 au personnage. Celle-ci connaît également ces propres codes théâtraux, les  accessoires chez le théâtre de Guignol sont disproportionnés par rapport aux marionnettes, cela donne un côté comique mais aussi pratique pour la manipulation.

 

Pour ganter*2 une marionnette à gaine, l’index doit se trouver dans la tête, le pouce dans le bras gauche et les trois derniers doigts ou le majeur, selon la taille de la gaine, dans l’autre bras.

 

La marionnette à gaine, plus particulièrement Lyonnaise, est composée de trois parties :

 

  • La tête et les mains,  sont sculptés dans du bois de tilleul, car il est plus léger et résiste mieux au choc. Aujourd’hui on utilise de plus en plus de la résine, la tête et les mains sont coulées dans un moule. Ce procédé est beaucoup plus rapide et donc bien moins cher que la sculpture sur bois. Les traits du visage sont quant à eux dessinés à la peinture à l’eau.

  • La gaine est cousue par la costumière, elle est cloutée au coup de la tête du personnage. Les bras sont en cuire, roulé autour de chacune des mains.

  • Le costume est un sujet vaste dont je consacrerai un article, il est réalisé par la costumière et est changé plutôt régulièrement en fonction du personnage et son rôle attribué.

Dans la tradition Lyonnaise, Guignol se trouve à droite du spectateur côté cour ou Gui et Gnafron à gauche côté jardin ou Gna. Cela pour un côté pratique, Guignol étant souvent en scène, il est plus pratique d’avoir la main droite disponible pour saisir les accessoires ou les marionnettes. Les entrées de la rue, elles, se font côté Gui. Tandis que l’entrée des appartements se fait côté Gna.

 

Les décors et les castelets*3 sont différents selon les compagnies. Dans un castelet*3 traditionnel Lyonnais, les décors sont peints sur toile et deux coulisses se trouvent de part et d’autre de la scène. Pour maintenir certains éléments du décor au milieu de la scène, il est parfois utilisé une sorte de petite tablette sur roulette. Le rideau ferme et ouvre la scène, trois frises disposées entre les coulisses et le décor harmonisent le dessus de la scène. Au pied de cette  dernière, la bande permet de déposer des accessoires et/ou des éléments du décor. En dessous de la bande, du côté non visible pour le spectateur, la servante, permet au marionnettiste de déposer des accessoires et/ou des marionnettes quand celles-ci ne sont pas sur le râtelier.

De son côté, la Compagnie des Zonzons réalise, depuis leur

création, des décors en 3 dimensions donnant un côté

nouveau et moderne à la marionnette Lyonnaise.

 

*1 ême : âme, esprit.

*2 ganter : enfiler la marionnette par le dessous de la gaine.

*3 castelet : théâtre de marionnette à gaine.

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