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Jean-Baptiste Onofrio  (1814/1892)

Né à Lyon en 1814, ce Gone*1 a contribué en grande partie à la sauvegarde écrite des pièces du répertoire classique de la famille Mourguet au début de la vie de Guignol...

 

Jean-Baptiste Onofrio est un magistrat haut placé et fort respecté, qui termina sa carrière en tant que Président de Chambre de la cour d'appel de Lyon. Il est un passionné de parler populaire, d'ailleurs il publiera un dictionnaire sur les patois du Beaujolais, Forez et Lyonnais.

 

Mais ce passionné l'est également pour le théâtre Guignol. Plusieurs fois par semaine, cette personnalité très fréquentable, prend le chemin des quartiers chauds de Lyon, entre les petits gens du peuple et les Canuts*2, pour se rendre dans les cafés théâtres de la ville.

Jean-Baptiste Onofrio ne fait pas part de ces escapades nocturnes auprès de son entourage, son milieu social l'en n'empêche car ces cafés sont des lieux de perversion pour le pouvoir et la bourgeoisie.

Au cours de ces soirées dans les caveaux, il récupère à la volée les canevas*3, improvisations et expressions, parfois familières, des marionnettistes.

 

En 1865, il publie de façon anonyme un premier ensemble de dix pièces du répertoire de Guignol avec entre autre "le déménagement".

 

5 ans plus tard, en 1870, il rajoute dix autres pièces dans ces recueils.

A l'intérieur il modifia une grande partie des canevas*3, au grand regret des marionnettistes, où il extirpa toutes expressions grivoises. Malgré tout, son ouvrage est le seul témoignage imprimé du répertoire classique de Guignol en ces débuts.

 

Les recueils d'Onofrio ont été réédités en 1890 à Paris et en 1909 à Lyon avec quelques corrections et l'ajout de nouvelles notes.

 

Aujourd'hui une réimpression de 1909 a été réalisée en 1999, disponible dans certaines librairies.
 

*1 Gone: enfant de Lyon.

*2 Canut: tisseur en soie Lyonnais.

*3 canevas: notes écrites brièvement, qui servaient de mémoire pour les marionnettistes.

Pierre Neichthauser  (1873/1953)

C’est le 14 février 1873, que Pierre Neichthauser né à Lyon. Il est le fils de Rodolphe Neichthauser (1836/1921), un sujet austro-hongrois réfugié en France sous Napoléon III. Son père est veuf tout comme sa mère, Anne Béraud (1836/1936), qu’il a épousé en deuxième noce. Chacun d’eux avait des enfants de son premier mariage et cinq naitrons de cette deuxième union, dont Claude-Marie dit Ernest en 1876.

 

Pierre et sa famille nombreuse ont plutôt vécu dans la pauvreté. Il n’hésitait pas faire l’école de Monsieur Buissonnière comme il disait. Attiré par le théâtre, il joue dès l’âge de 8 ans comme figurants, avec son frère, dans les pièces données au Théâtre de Bellecour, situé dans l’actuelle Fnac.

 

En 1888, Pierre Neichthauser joue au Guignol du Caveau des Célestins.

 

Durant sa jeunesse, il forme avec son frère Ernest et Henri Dunand le « trio montmartrois » puis « des ménestrels parisiens » pour donner des spectacles de café-concert à travers la France et en Suisse.

 

A côté de son métier de tulliste*1, il débute la marionnette à gaine grâce à l’époux de sa demi-sœur Marguerite, Eugène Pierrot.

Pierre joue ensuite chez Etienne Lafarge qui anime un théâtre Guignol rue Palais Gillet.

 

Puis il rencontre Eléonore Josserand, arrière-petite-fille de Laurent Mourguet, veuve du marionnettiste Delisle en première noce et de Jean Boutin en deuxième noce avec qui elle dirigeait le Théâtre des Lilliputiens des Folies-Bergères.

 

Le 28 octobre 1903, ils se marient à Pézenas, dans l’Hérault, au cours d’une tournée d’un mois avec la troupe. En effet la troupe faisait des tournées dans les casinos municipaux comme à Montpellier, Nice ou encore Luchon.

 

En 1907, Joseph Mercier vend le théâtre au couple Neichthauser avec l’argent de l’héritage du second mari d’Eléonore Josserand. Dès lors, les nouveaux propriétaires changent le nom de la salle pour celui de « Théâtre Guignol-Mourguet du Gymnase ». Durant cette période Pierre joue un Gnafron à l’accent, la voix, au geste et au ton inimitable. Son frère Ernest, avec son caractère fantasque, joue Guignol. Cette période est décrite dans l’article Le théâtre du Gymnase (1888/1966).

 

En 1910, il achète une maison à Brindas où il y loge sa grande famille.

 

Arrivé 1929, il est élu à l’unanimité maire de Brindas. Durant son mandat il électrifiera la commune, fondera la cantine scolaire, le sou des écoles, le comité des fêtes et une pharmacie de secours à la mairie, payé à ces frais.

 

Eléonore Josserand décède le 27 avril 1930 suite à une congestion cérébrale.

 

En 1935 il est réélu au premier tour, mais son mandat sera abrégé suite à la dissolution du Conseil municipal par le gouvernement en 1941.

 

Après la guerre, le théâtre décline peu à peu. Affecté par le décès de sa tendre et les souffrances de la guerre, Pierre Neichthauser abandonne peu à peu le théâtre et le rôle de Gnafron, remplacé par Joseph Moritz.

 

Le 4 décembre 1953, il décède suite à une maladie. Il sera inhumé à Brindas au côté de son Gnafron. Son nom sera quant à lui  inscrit, en juin 1955, au dos du monument de Laurent Mourguet dont il a été membre du Comité pour l’érection de son buste.

 

*1 tulliste: métier de la dentelle.

Marius Streble  (1912/1997)

Fils de Louise (1886/1953) et Marius Louis (1886/1966), Marius Streble né en 1912.

 

Durant son jeune âge, son grand-oncle Alexandre qui joue au Théâtre Guignol du passage de l’Argue lui offre un petit Guignol en bois, sans doute le début d’une grande passion. Il collectionne des textes et tout ce qui touche de près ou de loin à son personnage préféré.

 

Entre les années 1931 et 1932, son père Marius Louis, sculpteur de bois de formation, lui réalise des marionnettes. Tandis que sa mère Louise lui cout des costumes.

Dans les  années 30,  il crée sa première troupe composée de son frère  Emile, de sa sœur Juliette, d’Auguste Frize qui est le marie de Juliette, de ces parents Louise et Marius Louis, de sa femme Claudia et d’un certain Delorme qui fit un passage dans la troupe.

 

A ces débuts, la troupe se nomme « Le Guignol Montchatois », puis « La Tavelle du Guignol Montchatois » et enfin dans les années 40 « Le Guignol de Lyon ».

La troupe interprète dans les écoles, les entreprises et les associations. Ils jouent principalement en fin de semaine ou bien pendant leurs congés, car entre temps, la troupe a ces occupations personnelles ou professionnelles. En effet, Marius exerçait son métier en parallèle de cette prenante passion. D’abord salarié à la poste, il fit ensuite sa carrière au carburateurs « Zénith » une entreprise d’injecteur aéronautique qui participa entre autre à la réalisation du Concorde. 

 

Surtout pendant la Seconde Guerre mondiale, Marius et sa femme effectueront des remplacements au Théâtre Guignol du passage de l’Argue.

Après la mort d’Ernest Neichthauser, le patron du Théâtre Guignol de la rue Carrand, Marius reprend le rôle de Guignol.

 

En 1948, Marius Streble a la chance de pouvoir acheter la majeure partie du matériel du Théâtre Guignol du passage de l’Argue grâce à Henri Mandy, le rédacteur en chef du journal de Guignol.

 

Après la Guerre, d’autres marionnettistes feront un passage plus ou moins long auprès de la famille Streble. Il y aura  René Casset qui est le fils de l’épicier du quartier, Louis Mino qui est un collègue de Marius Streble et André Béard.

 

Durant les années 50, la troupe effectue des déplacements en train puis en voiture pour se produire dans la région et en France.

 

1952 est une année marquante pour la troupe  avec la réalisation d’un petit court métrage intitulé « La justice de Guignol » en première partie d’un long métrage mondial : « Quatre plumes blanches ».

 

En 1982, Marius Streble  passe le flambeau à son fils Daniel qui a trempé dans le théâtre et la marionnette depuis tout petit.

 

En 1991, Claudia décède et ne verra malheureusement pas  voir son fils Daniel monter un théâtre fixe dans le complexe de la salle de la Ficelle appelé « Guignol un gone de Lyon » en 1993.

 

En 1997, Marius Streble décède suite à une maladie. C’est la disparition d’un humble marionnettiste de qualité, ne cherchant qu’à servir son personnage préféré : Guignol.

Jean-Guy Mourguet (1929/2012)

Fils d’Henri Brunel et de Marie-Louise Josserand, descendante de la famille Mourguet, Jean, André, Laurent Brunel naît le 22 novembre 1929 à Lyon dans le domicile familial.

 

Dès sa naissance, le petit Jeannot comme on le surnommait, fréquente déjà le théâtre Guignol étant donné que ces parents jouent régulièrement au Théâtre du quai Saint-Antoine.

L’enfance de Laurent Brunel se situe chez ces parents au 22 Montée des Carmélites, chez ca grand-mère Augustine au 14 de la même rue et au Théâtre Guignol du quai Saint-Antoine. Grâce à leurs grands-mères respectives, le petit Laurent fait la connaissance d’une petite fille nommée Jeannine Tardu-Billot. Dès lors les des amis ne se sépareront plus, étant donné que les  parents des deux gones résideront dans le même immeuble quelques temps plus tard à Villeurbanne.

 

Au cours de la seconde guerre mondiale, la grand-mère de Laurent Brunel emmène son petit-fils âgé de 10 ans dans sa petite maison en location à Brindas au lieu-dit « Les Chazotier ». C’est un endroit de la commune considéré comme le fief des descendants de Laurent Mourguet.

 

Quelques années après, ces parents acquièrent une maison dans la commune de Brindas. Il y sera scolarisé et y montera une troupe de théâtre avec Jeannine et ces camarades.

 

Après son Certificat de fin d’étude, il passe son diplôme de dessinateur-décorateur en architecture à la Martinière. Durant cette période, Jean n’abandonne pas ses passions que sont le chant, le théâtre et la marionnette. En effet, il remporte le 1er prix du concours des Amis de Guignol, il prête mains fortes au théâtre Saint-Antoine et il fait la connaissance de Jacques Grandier avec qui il fait des cours de diction. Sous son conseil, Jean se trouve un nom de scène : Jean-Guy Mourguet.

 

En avril 1950, Jean-Guy Mourguet est appelé durant 18 mois en Allemagne.

A la fin de son service, il récupère sa place dans l’architecture. A côté de sa profession, il continue sa passion de la scène en se produisant dans les galas de Lyon et ça région. Il a un penchant pour les opérettes où il joue au côté de Roger Planchon.

En 1952, sa grand-mère lui laisse la direction du Théâtre Guignol

Josserand-Mourguet.

 

1955 est une année importante dans la carrière de Jean-Guy

Mourguet, effectivement, c’est l’aube de la création de la

troupe du « Cercle à Mourguet » et du fameux

théâtre du Petit Bouif.

 

En septembre 1958, Jean-Guy entre au conservatoire où il y

travaille sa voix de baryton martin. Il y obtiendra deux 1er prix

en classe de chant, un 1er prix en opérette doublé et un 1er

prix en art lyrique.

 

En 1980, Christian Capezzone fait appel à lui pour mettre en

scène et interpréter en pleine air « Guignol et l’Etoile d’Alaï »

inspiré de la pièce « Le Marchand d’aiguilles » de Laurent

Mourguet. Dans le théâtre naturel du Centre Pierre Valdo,

14 représentations se succèderont.

 

Durant l’année 1982, la troupe de Jean-Guy Mourguet quitte

le Théâtre du Petit Bouif pour celui du Théâtre Guignol Municipal.

Après 8 ans passés au Théâtre municipal, Jean-Guy donne la direction du théâtre à Christian Capezzone qui pratique au théâtre depuis 3 ans.

 

Au cours de sa retraite en 1991, la commune de Brindas met à disposition un lieu pour entreposer ces marionnettes et autres matériels. L’idée de la réalisation d’un musée prend forme. D’autant qu’en avril une petite exposition est organisée sur sa collection.

 

Du 2 au 9 mai 1999, une exposition mais cette fois-ci complète est présentée aux Brindasiens dans la salle des fêtes de la commune. Dans le même temps deux spectacles sont à l’affiche, l’un de la Compagnie des Zonzons et l’autre par une troupe constituée par Jean-Guy.

 

En 2002, l’association « Les Gones à Mourguet » est créée par Jean-Guy Mourguet qui a pour but de former une troupe à l’art de la marionnette Lyonnaise.

 

Le Musée Théâtre Guignol voit son aboutissement  avec son inauguration le 23 janvier 2008 à Brindas.

 

Jean-Guy Mourguet s’éteint le 8 octobre 2012 où il repose au cimetière de Brindas.

 

Jean-Guy Mourguet a permis de faire vivre un Guignol chansonnier avec son esprit d’origine dans les années 70/80 et 90. Ce grand passionné de chant et de théâtre a laissé une grande trace dans l’histoire de Guignol et le cœur des Lyonnais. Le Musée Théâtre Guignol à Brindas est un témoignage matériel et écrit de cette période.

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